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février 26, 2024

Glace au Bailey's et raviolis au Nutella, à mi-chemin entre Schopenhauer et Gainsbourg

Il y a quelques années de ça, quand je croyais que toute la vie se trouvait dans les livres et que ce qui n'y était pas ne méritait pas qu'on s'y intéresse le moins du monde, quand j'étais bien plus jeune et conne quoi, si on m'avait demandé ce qu'évoquait pour moi le mot “décadence” je me serais jetée dans un éloge enflammé des grands écrivains de la fin du XIXème siècle, qui se sentant écrasés par le joug étroit de la rigueur scientifique du naturalisme à la Zola, ont réinventé l'écriture en la dissociant de la morne vraie vie et en plaçant l'artifice au coeur de leur démarche littéraire. Je vous aurais seriné en vous racontant passionnément comment Schopenhauer avait tout compris, comment Baudelaire puis Huysmans, ou depuis une autre perspective Poe, avaient réussi sous son impulsion à inventer le nihilisme littéraire pour botter le cul à l'expérimentation romanesque de ces naturalistes chiants comme la pluie. Bref, je vous aurais sacrément... ennuyé. Oui, je crois bien que dans ma période je-lis-donc-je-suis, sous mes allures folettes ben j'étais pas une grande rigolote. Limite chiante oué. Peut être même encore plus que les Rougon-Macquart finalement.
Et puis attendez, si à la même époque vous aviez posé la même question au Bernard l'Arno, lui il serait parti sur un cours magistral vous expliquant le déclin des moeurs de la fin de l'Empire romain, le refus du latin bien policé des anciens, enfin encore tout un tas de trucs vraiment pas top rigolos. Barbants ? Bon ok barbants. Imaginez nos discussions de l'époque, moi je veux même pas y penser. Des conversations interminables pendant lesquelles chacun s'écoute parler et a l'impression de contribuer à un bouleversement de la pensée occidentale contemporaine. Bah ! Au moins maintenant, nos échanges ont bien plus les pieds sur terre. Anthologie : “c'est toi qui a fini le PQ ? Putain à chaque fois c'est pareil, tu pourrais remettre un rouleau neuf pour ceux qui passsent derrière”, ou bien “au fait tu as pensé à payer la facture de téléphone, ça fait 3 mois qu'on oublie, ils vont finir par nous le couper et tu pourras pas appeler tata Micheline pour son anniversaire”, ou encore “tu peux regarder ce gros bouton que j'ai dans le dos là, j'ai l'impression d'avoir un furoncle géant en plein milieu de la colonne vertébrale”. On est bien loin de Schopenhauer désormais. Oui je suis d'accord, c'est tant mieux en effet.

Mais bon, là où je voulais vraiment en venir (j'en vois qui lèvent les yeux au ciel en lâchant un soupir d'alleluia) c'est : qu'est-ce que je répondrais si aujourd'hui on me demandait “dis-donc Framboiz, si je te dis décadence, tu penses à quoi ?”. Ben dans un premier temps comme je suis une incorrigible petite farceuse (un peu comme Schopenhauer quoi) je me contenterais de chanter fort et avec force mimiques et effets de voix suggestifs "Tourne-toi... Non... Contre moi... Non, pas comm'ça ... Et danse... La décadanse... Bouge tes reins lentement devant les miens”. Je n'irai pas plus loin pour des raisons de référencement, j'ai déjà bien peur de me retrouver avec un rebond immérité de fréquentation des étudiants en philo et/ou en lettres modernes, je vais pas en plus m'attirer tous les libidineux en quête de langueur verbale. Ou pas que verbale d'ailleurs. Un peu comme les 32 personnes qui sont arrivées sur la feuille de chou en cherchant des photos du Prince William nu... si si.
Bref, non en vrai si aujourd'hui je dois donner ma vision de ce qu'est la décadence, ce qui pour moi symbolise la perte de toutes mes valeurs morales et intellectuelles dans la volupté ce serait... ce duo de choc que je n'aurais même pas osé soumettre au concours des recettes inavouables d'Anaïk (je nierai d'ailleurs en bloc jusque dans la tombe avoir jamais publié ces recettes décadentes et prétexterai même sous la torture que quelqu'un a piraté l'accès à l'édition de mes billets et a rédigé celui-ci même en se faisant passer pour moi). Attention, ceux qui sont déjà outrés d'entendre les simulations soupirées de Serge et Jane, éloignez-vous de ces 2 douceurs de Satan que sont la crème glacée au Bailey's et les raviolis au Nutella. C'est tellement grave décadents sa race que... je crois bien que même Huysmans en aurait été offusqué.

Crème glacée au Bailey's

250 ml de crème liquide entière
250 ml de crème liquide légère
4 jaunes d'oeufs
100 g de sucre
50 ml de Bailey's

Porter les 2 crèmes mélangées au Bailey's à ébullition.
Pendant ce temps, fouetter vigoureusement les jaunes d'oeufs et le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse et épaississe.
Verser en 3 fois le mélange bouillant sur les oeufs en remuant énergiquement, puis remettre le mélange dans la casserole sur feu moyen pendant 2 minutes. Quand quand on passe le doigt sur la cuillère en bois qui sert à touiller la mixture, on doit voir une trace bien nette qui ne se referme pas.
Laisser refroidir la préparation puis la placer au frigo au moins 6h avant de faire turbiner dans une sorbetière.

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Raviolis au Nutella

Pour 8 raviolis

8 feuilles won ton (feuilles carrées qui servent à faire les raviolis chinois)
8 petites cuillères à café de Nutella
huile
sucre glace

Attention recette tellement simple qu'il faudra lutter fort pour ne pas tomber dans une pratique trop routinée de la chose, c'est quand même que du gras et du sucre... frits, ne l'oublions pas.

Mettre à chauffer 2 cm d'huile dans une sauteuse.
Passer les 4 bords de chaque carré de pâte won ton au pinceau trempé dans le blanc d'oeuf. Déposer une cuillèrounette de Nutella au milieu, replier en 2 pour former un triangle, et jeter dans l'huile bien chaude 1 minute de chaque côté. Egoutter sur du papier absorbant, saupoudrer de sucre glace et déguster encore chaud (ils se gardent très bien à four moyen sous un papier alu si on doit en faire plusieurs tournées et qu'on veut que tout le monde les mangent en même temps).

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Note de l'auteur : consommer ces 2 immoralités en même temps est à mon avis un péché mortel pile poil à la limite entre la gourmandise et la luxure sur l'échelles de péchés capitaux. Je m'en vais de ce pas soumettre le cas au Vatican afin que nous ne demeurions pas l'ignorance et agissions en connaissance de cause le cas échéant. N'ayant pour ma part pas eu la patience d'attendre, j'ai bien peur que mon sort soit déjà réglé (Oops I did it again comme dirait Britney).

février 22, 2024

Le sucré s'invite chez le salé, #3... and the winner is :

Là, normalement vous attendez le nom de la gagnante, direct, et détestez que l'on vous raconte du blabla destiné à faire monter le suspense ou même juste l'adrénaline. Alors, une fois n'est pas coutûme, ben... je ne le ferai pas. Le jury a voté, les résultats sont clairs, même pas d'ex aequo. La miss est donc... Oops mais qu'est-ce-que je fais moi ? On peut pas annoncer la miss sans d'abord nommer les dauphines. Bon sang on est passés à deux doigts de la bourde protocolaire dites-moi. Alors...
Ta da da daaa da, taaa da da da da daaaaaaa, ta da da da daaaaaaa da.... pfff mais vous reconnaissez même pas la marche de Radetsky ! Comment ça c'est pas approprié pour une cérémonie culinaire, non mais oh je mets la musique que je veux hein. Tenez, pour la peine... paf... “pose tes deux pieds en canard, c'est la chenille qui redémarre...”. Hé hé y'en a combien qui vont l'avoir dans la tête toute la journée grâce à moi ?
Bon allez les dauphines on a dit... ok, donc la deuxième dauphine est... Audrey du blog Mets aventures avec son “Néo-parmentier de porc, pommes et choux de Bruxelles”.

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Bravo Audrey ! Un bouquet, la bise, un coucou à la caméra et hop... la première dauphine est... Lili du blog Food box avec son “Roots de pomme”.

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Yummy ! Re-bouquet, la bise, un coucou à la caméra et... now... la miss ! Et le jury a nommé... miss Berry !!! Comment ça miss Berry, mais y'en a plusieurs des miss Berry dans la blogosphère, mais c'est pas vrai qu'elle va pas nous dire qui c'est ! Meuh non c'est pas vrai, bien sûr que je vais le dire que c'est... MAAAAA-MIIIIIIII-NAAAAAAAA !!!

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Avec ses "coquilles Saint-Jacques à la compote de pommes et beurre de cidre", madame Et si c'était bon a convaincu le jury et... voilà la couronne, les fleurs, la bise, non non faut pas pleurer, ton rimmel va couler et... je passe donc le flambeau à Mamina pour organiser la prochaine édition. Bien contente d'avoir partagé mon saumon glacé à l'érable et au soja, mais aussi bien contente de refiler le bébé après le b...azar que ça a été. Vivement le prochain thème, et pour Mamina “ hip hip hip”...

février 13, 2024

Le sucré s'invite chez le salé #3, on prend (pas que) les mêmes et on recommence !