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avril 09, 2024

Pâques au tison, bobards à Pimpreton : carrot cake des grands-jours

Happy easter ! Pour la France les réjouissances caloriques n'ont fait que commencer hier et on se gratifie de sympathiques restes aujourd'hui pour s'assurer un retour enkilosé au turbin mardi, ici ça y est c'est plié. Le vendredi saint est férié mais le lundi non, au taff ! On essaie donc d'y aller mollo sur le chocolat pour pas devoir quitter précipitemment le premier meeting de la matinée pour dégobiller ses tripes chocolatées et/ou avinées. Donc à la maison hier, pas de chocolat. Enfin dans le dessert. Dessert qui aurait d'ailleurs pû être une bûche vu le temps anti-pascal que nous avons. Moi je me souviens des cuillettes d'oeufs chez papi et mamie, entre les crocus et même parfois les jonquilles. Mais Trifouillis sur Loire c'est pas Toronto. Et à Toronto today c'était neige et -10°, alors les jonquilles c'est dans tes rêves et les oeufs c'est dans le salon. Ouais, on a préféré éviter de sortir les 2 rejetons au saut du lit pour aller chercher des oeufs congelés en les délogeant au piolet des plates-bandes du jardin.
Du coup, hier matin le Pimpreton était assez décontenancé par la chasse aux oeufs en intérieur. Déjà depuis 1 semaine que ses copains canadiens ne parlent que du lapin de Pâques qui pond des oeufs au chocolat dans la pelouse, mon petit lardon traversait un genre de crise de foi (la foi hein, pas le foie, ça on a tout fait pour éviter). Ben il y a de quoi en même temps, quand toutes les certitudes acquises en presque 5 ans s'écroulent en une semaine, pas étonnant de traverser une crise mystique. Les 3 points de discorde, sur lesquels nous avons dû apporter des réponses vaguement peu convaincantes mais que seul un concile au Vatican (ou à Mac Do) présidé par mon Pimpreton devra trancher dès que possible, sont:

1. C'est qui qui les apporte les chocolats bon sang de bonsoir ? Les cloches (françaises) ou le lapin de Pâques (canadien) ? La rélexion pimpretonnienne sur le sujet : "les cloches ça se peut pas, elles n'ont même pas de bras et ne peuvent pas sonner si personne leur tire la corde, et un lapin il est pas assez costaud pour porter des chocolats et comme il saute tout le temps ils seraient tout cassés. C'est sûrement un livreur de chocolats [Dieu ou Léonidas, là dessus il reste très vague] qui se déguise en cloche ou en lapin". Notre lumière de parents emmerdés par ces questions-pleines de bon-sens-qui-reposent-sur-une-énorme-supercherie (avec Noël et la petite souris) et qui s'enbourbent dans le mensonge : "Ben en fait tu as sûrement raison, c'est probablement un livreur de chocolat mais comme personne ne l'a jamais vu, tout le monde invente une histoire pour expliquer pourquoi on trouve toujours des chocolats dans le jardin le matin de Pâques. En France on dit que c'est des cloches parce qu'il y a beaucoup d'églises, ici on dit que c'est le lapin de Pâques parce qu'il y a beaucoup de lapins (ben quoi vous le connaissez pas vous le lapin canadien ??), en Australie on dit que c'est un kangourou parce que...", bon vous suivez le raisonnement foireux et totalement fallacieux n'est ce pas ? Du coup toute la journée on a dû acquiescer aux hypothèses pimpretonniennes : “oui mon chéri en Afrique c'est des élephants... oui mon roudoudou au Pôle Sud c'est des pinguins... oui mon amour dans le désert c'est des... iguanes !”. Putain vivement que Pimprenille s'y mette aussi pour finir de nous achever. Quand je pense aux titres universitaires écrits sur mon CV pour balancer de telles énormités avec un applomb déconcertant...
2. Comment c'est possible qu'un lapin de Pâques il ponde des oeufs alors que normalement c'est les poules ? Oui là c'est la question qui tue. Surtout qu'on était plus ou moins en train de mettre en place 2-3 jalons concernant la différence entre vivipares, ovipares et ovovipares (bon sans les termes savants évidemment hein, on parle à Pimpreton pas à Darwin) et que du coup ça nous casse notre baraque. En même temps on peut pas juste lui dire que c'est des conneries, parce que bon socialement ça le fait pas de dire aux copains qu'ils sont tous des glands de croire au lapin de Pâques alors que tous le monde sait que les léporidés sont des mammifères et donc des vivipares. Si on veut qu'il se fasse racketer ses pièces en chocolat c'est pile ce qu'il faut répondre. Alors du coup on est allé encore plus loin dans l'humiliante besogne à laquelle nous conduit parfois la parentalité... tenez-vous bien... “Oui mais il y aussi des animaux magiques tu sais. Pégase, les licornes, les sirènes (techniquement c'est des animaux à 50%, allez nous-cherchez pas de poux)... et le lapin de Pâques ils ne sont pas comme les autres animaux, ils ont des pouvoirs magiques et donc si c'est possible qu'un lapin ponde des oeufs s'il est magique”. Réponse de Pimpreton : “oui, ou s'il a des super-pouvoirs, comme Spiderman”. Et là on sent que tout prend sens pour lui, quand nous nous sommes à 2 doigts de nous plonger dans la Critique de la raison pure juste pour voir si la vérité elle serait pas un peu ailleurs desfois...
3. Mais comment il a fait le livreur de chocolat pour entrer dans la maison, normalement il y a que le père Noël qui peut. Impossible de confesser que c'est le même “livreur”qui apporte les chocos, les cadeaux au pied du sapin et la pièce sous l'oreiller... on peut pas céder à la facilité. Non puisqu'on est dans le bobard jusqu'au cou autant continuer à patauger dedans, alors... ben facile : on explique que le père Noël c'est un peu le chef de ceux qui ont les pouvoirs magiques et que quand il a vu qu'il faisait si froid à Toronto dimanche matin, il a appelé le livreur-lapin-cloche (“sur son portable ?” demande Pimpreton... ben c'est bien connu hein pour qu'un mensonge soit crédible il faut le plus de détails possibles donc “oui, sur son portable”) et il lui a dit “dis-donc André (appelons-le André vous voulez bien) Pimpreton et Pimprenille vont attraper un rhume s'ils doivent sortir chercher les oeufs dans le jardin ce matin, passe prendre les clés de leur maison chez moi avant de partir pour ta tournée comme ça tu mettras les chocolats dans le salon, ce sera plus pratique. Mais n'oublies pas de me rapporter après hein, j'en aurais besoin pour le 24 décembre au soir” (là, pour comprendre, il faut avoir entendu le bobard de la veille de Noël dernier expliquant comment le vieux barbu pouvait quand même venir déposer les cadeaux sans qu'on ait besoin de faire construire une cheminée dans les 48h). Apparemment c'est passé...

Bon et puis après toutes ces salades et ce flan, il fallait bien un truc un peu plus consistant. Cette année point de sugar cookies ni de gâteau au chocolat mais un kitchissime gâteau de Pâques en clin d'oeil au lapin ovipare qui est venu s'oublier dans notre salon ce matin. La déco est faite pour épater des enfants de 5 ans et 15 mois (mission accomplie), pas pour rivaliser avec Pierre Hermé. Donc on est gentil on ne fait aucun commentaire sur les grumeaux de cream cheese (pas sorti assez à l'avance et donc pas assez ramolli) et on s'extasie sur les carottes en pâte d'amande blanche colorée par mes petites mains désormais maronnasses (vert + orange = maronnasse) et feignant de sortir d'une fausse-terre (par -10°, tu penses) en croûte d'Oréo moulue.
Remarque à l'attention des non-initiés - Si vous êtes arrivé sur cette page en vous disant “chouette un gâteau aux légumes, ça va être léger et bon pour la santé”, 2 solutions s'offrent à vous : soit vous virez votre cutie et décidez de ne pas paniquer rien qu'à la lecture des indécentes quantités de gras (huile + cream cheese + beurre) et de sucre, soit vous aller plutôt jeter un oeil ici ou avant de vraiment vous évanouir.

Carrot cake à étages

Pour 8 à 12 personnes

400 g de farine
1 grosse cuillère à café de levure chimique
1 cuillère à café de bicarbonate
1 grosse cuillère à café de canelle
½ cuillère à café de muscade
1 pointe de couteau de clou de girofle moulu
½ cuillère à café de sel
4 oeufs
250 g de sucre en poudre
100 g de vergeoise
300 ml d'huile
500 g de carottes, finement rapées
150 de noix de pécan (ou noix de Grenoble), toastées et concassées
100 g de raisins secs
250 g de cream cheese Philadelphia (ou de kiri,ou de St Morêt si vous n'en trouvez pas), ramolli
60 g de beurre, ramolli
1 cuillère à soupe de crème fraîche
1 cuillère à café d'extrait de vanille
150 g de sucre glace

Préchauffer le four à 180°C / 350°F.
Huiler 2 moules à manquer ou à charnières (les miens font 20 cm de diamètre), et coller un disque de papier sulfurisé au fond.
Dans un saladier mélanger la farine, la levure, le bicarbonate, les épices et le sel. Dans un autre, fouetter les oeufs avec le sucre et la vergeoise jusqu'à obtenir un mélange bien mousseux. En continuant à mélanger, ajouter progressivement l'huile jusqu'à ce que la pâte paraisse presque émulsionnée. Ajouter la farine en l'incorporant bien, puis les carottes, les noix et les raisins.
Diviser la pâte en 2 parts égales et la répartir dans les 2 moules en lissant bien le dessus. Enfourner pour environ 40 minutes, en tournant les moules à 180° à mi-cuisson. Vérifier la cuisson avec une pointe de couteau, elle doit ressortir presque sèche avec juste quelques miettes collées dessus.
Laisser refroidir les gâteaux dans leurs moules au moins 2 heures, puis les démouler en passant une lame de couteau autour. S'ils ont trop gonflé et que dessus n'est pas plat, les couper horizontalement pour obtenir 2 cercles de même épaisseur.
Préparer le glaçage en fouettant au batteur le fromage, le beurre, la crème fraîche et la vanille. Quand tout est bien mélangé et que le mélange est souple, ajouter le sucre glace et continuer de fouetter jusqu'à ce que le sucre soit parfaitement incorporé (râcler les bords du saladier au besoin).
Sur le plat de service, disposer un premier cercle de gâteau (fond du gâteau vers le bas), y tartiner une couche de glaçage puis déposer le deuxième cercle (fond du gâteau vers le haut). Recouvrir tout le gâteau d'une fine couche de glaçage, décorer de cerneaux de noix de pécan et de ridicules carottes en pâte d'amande. Placer au frigo au moins 2 heures. Sortir le gâteau ½ heure avant de le déguster (sieste conseillée après).

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avril 01, 2024

Feuille de chou : 1 an et des dollars pour des financiers macadamia-citron vert

Pour toutes les raisons que je livrais en réalisant mon cinquantième billet, je n'y crois pas... no way ! Feuille de chou qui a un an, c'est totalement impossible. Or si... au milieu d'une life totalement crazy dont je me refuse à livrer le moindre détail ici (je paye un type la peau de ma fesse droite chaque semaine pour ça, vais pas en plus le faire gratos ici) il semblerait que ce coup de tête bloguesque m'apporte un p'tit quelque chose dont j'ai du mal à me passer. Et quel est le bilan des courses alors ? Ben que du bonheur. Et j'ai des données tangibles à donner en pature aux plus sceptiques, jugez plutôt : 67 billets, 76837 visiteurs uniques, 37 nouveaux pots d'épices ou autres condiments plus ou moins exotiques (en comptant l'agar-agar), 1 moule à tarte, 1 sorbetière, 12 bocaux de graines auparavant considérées limite New Age (“y'a que celles qui vivent en sandale avec du poil aux pattes qui bouffent du millet”, janvier 2024), 1 machine à pain, 43 ramequins, 4 plats à gratin, 1 natte en bambou, 17 paires de baguettes, 39 livres de cuisine en anglais, 17 en français, 4 en espagnol, 1 en arabe (absolument inutilisable par moi cela va de soi), 1 machine à pâtes, 78 pots Mason à confiture, 1 centrifugeuse, 9 moules à gâteaux, 6 culs-de-poules (je ne sais pas ce qu'en pense Robert mais moi je mets un S à “cul” et à “poule”, chacun le sien après tout), 3 sets de cups et spoons (ben quoi, 1 en plastique, 1 en inox, 1 en céramique ravissant mais que je n'ai encore jamais osé utiliser), 1 tablier, 65 accesoires de cuisine indispensable (fouet au bout siliconé, tampon à biscuits en terre cuite, zesteur qui fait en plus des jolis dessins sur les concombres, etc), 1 torche à crème brûlées, 1 cartouche de gaz qui va avec, 6 mini-plats qui vont avec, 1 livre de recettes qui va avec, et... je compte pas les kilos qui vont avec (c'est le seul chiffre dont je vous ferai grasse grâce). Ne me demandez pas comment ça se fait qu'on bouffe des pâtes au pesto (voire au beurre) et des sandwiches 5 jours sur 7, je préfère ne pas savoir. En attendant pour l'occasion je nous ai fait un petit goûter d'enfer, des petits machins archi succulents au départ inspirés d'un gâteau vu chez Bill Granger et qui ont fini par virer mi-cupcakes mi-financiers. Oui je sais les cupcakes pour les grands évènements c'est un peu limite systématique, ben oui je suis comme ça moi. Et pis ceux qui aiment pas ça n'ont pas à se forcer hein, ça en fait plus aux autres. Alors aux cupcakes addicts et aux autres : enjoy et à l'année prochaine !

Cupcakes financiérisés aux noix de macadamia et citron vert

Pour 24 mini

250 g de noix de macadamia
2 cuillères à soupe de farine
1 pincée de sel
½ cuillère à café de levure chimique
6 oeufs
150 g de sucre
2 citrons verts
130 g de sucre glace

Préchauffer le four à 180°C / 350°F.
Zester les 2 citrons verts, puis en extraire le jus.
Placer les noix de macadamia, la farine, la levure et le sel dans un robot équipé de sa lame et laisser tourner jusqu'à ce que les noix soient complètement moulues. Séparer les jaunes des blancs d'oeufs, puis mélanger au batteur le sucre aux jaunes jusqu'à obtenir une préparation blanche et crémeuse (environ 2 minutes). Réserver une cuillère à café de zestes, et ajouter le reste au jaune d'oeuf. Incoporer le mélange aux noix. Battre les blancs en neige puis les ajouter délicatement au mélange.
Répartir la pâte dans des mini-moules à muffins et faire cuire 25 minutes.
Pendant ce temps préparer le glaçage en mélangeant le sucre glace, les zestes réservés et 2 cuillères à soupe de jus de citron. La consistance doit être assez épaisse mais très souple, ajuster en ajoutant un peu de jus de citron si nécessaire.
Quand les petits gâteaux sont cuits et bien dorés, les laisser refroidir 5 minutes et les recouvrir de glaçage. Attention il faut qu'ils soient encore chauds !

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